J'avais annoncé la couleur lors de la création du sommaire il y a quelques semaines, si je suis allé au Japon c'était quasiment exclusivement pour sa partie traditionnelle et non pas pour les hautes tours de la capitale, les mangas ou les quartiers branchés.
Mais même si ces aspects là me passionnent beaucoup moins ils font malgré tout partie de la culture nippone et quiconque voyage au Japon devra forcément s'y frotter un minimum parce qu'au fond, si vous vous trouvez à 30 minutes de métro de Shibuya vous ne ferez croire à personne que vous n'avez pas du tout envie d'aller jeter un coup d'oeil.
Et curieusement si je ne me sens jamais à l'aise dans les métros marseillais et parisiens, le calme qui règne dans le métro tokyoïte me rend presque impatient de le prendre !
C'est que mine de rien une fois qu'on s'est fait couillonner une ou deux fois sur les sorties à suivre, les trains express et normaux et qu'une station entière vous a fusillé du regard parce que vous aviez oublié de réguler le tarif de votre billet avant de l'insérer dans la borne (mais rassurez vous, les regards se sont vite changés en sourires compatissants lorsque sans hésiter je suis allé voir l'agent en service pour lui demander de m'acquitter du tarif) et bah le métro de Tokyo est un endroit où j'ai adoré observer les habitants de la capitale.
Pour commencer même si vous êtes dans la capitale et que cela se ressent dans le style vestimentaire plus chic qu'à Hiroshima ou à Kyoto, les gens sont discrets et dorment même le temps d'arriver à leur arrêt !
Et soyons francs vous aussi quand vous empruntez les transports en commun vous avez cette angoisse en constatant la présence d'un enfant en bas âge dans le wagon, vous pouvez là encore vous rassurer : le concept de "il crie parce qu'il doit s'exprimer" illustrant la flemme de beaucoup de parents actuels n'existe apparemment pas au Japon.
J'ai beau avoir lu de partout ces dernières années que la natalité dans le pays était aussi basse que l'estime que je porte à un certain Président de la République il y avait des poussettes et des bébés à presque chaque trajet, et je n'ai jamais entendu le moindre pleur !
Même lorsqu'une fillette qui jouait avec son père à un jeu consistant à se taper dans les mains en rythme a simplement ouvert la bouche en grand en constatant sa victoire sans en expulser le moindre son.
Franchement parmi les aspects du Japon dont nous devrions nous inspirer le concept de cris silencieux pour les enfants devrait figurer en tête de liste !
Et donc après quarante minutes à me réjouir du respect constant de la tranquillité de leur prochain des japonais dans le métro je m'apprête à descendre à Shibuya et à me prendre du bordel dans les oreilles.
Même pas.
Ok il y a plus de bruit que dans les rames de métro mais pour un quartier bien snobinard noir de monde et de boutiques façon Châtelet les Halles (qui niveau nombres de sorties de métro est une petite joueuse comparée à Shinjuku) là encore je suis bluffé par le respect des habitants.
C'est bien simple les rares fois où je suis frôlé par une autre personne il s'agit d'un touriste.
Je galère un peu à trouver la sortie : l'issue du métro que j'ai empruntée ne débouchait pas dans la rue mais à l'intérieur d'un grand magasin, l'un de ceux qu'on voit dans les films avec au moins dix étages immenses qui vous demanderont bien dix minutes rien que pour suivre les escalators du premier au dernier niveau !
Finalement j'arrive enfin dans la rue et décide de me laisser guider par mon instinct : au pire j'ai mon pocket wifi pour me localiser sur maps.
Tiens donc, qu'est-ce que c'est que cet amas de cons pressés contre la baie vitrée d'un Starbucks avec leurs smartphone ?
Ah ! J'ai compris ! Le vrai con c'est moi : je suis en train de franchir le célèbre carrefour de Shibuya. Et autant dire je comprend pourquoi ils sont tous allés au Starbucks : le lieu est en réalité très petit et pas impressionnant du tout vu du sol. Mais bon de là à aller faire la queue là bas pour avoir la même photo qu'un milliard d'individus... Faut pas déconner.
Par contre je souris bêtement en imaginant la vitre du Starbucks céder sous le poids de ces dizaines de touristes pour un remake du final de Retour à Zombieland.
Bon j'ai vu Shibuya, c'était trop bling bling pour moi je me casse direction Akihabara puis Shinjuku.
Là encore je me dois de souligner que pour des quartiers ultra fréquentés de la capitale Akihabara et Shinjuku ne sont pas si cacophoniques, en particulier le second.
Car le premier est exactement comme on l'imagine : des néons de partout, des tas de mascottes accrochées aux fenêtres, des portraits géants des stars de J-pop (c'est ainsi que j'ai depuis deux moins Ready for my show de Ado dans la tête) et bien entendu des chansons et des boutiques de geeks à n'en plus finir !
Il n'y a pas plus candide comme pensée que de se dire "allez je vais juste jeter un oeil au rez-de-chaussée et je sors" à Akihabara.
Chaque fois que vous mettrez les pieds dans un grand magasin (ou même de taille plus modeste) il vous faudra affronter plusieurs étages car ces roublards d'architectes ont fait en sorte que les escalators ne se croisent pas et autant vous dire que vous n'avez pas envie de faire demi-tour une fois entré étant donné le monde qui se masse derrière vous.
Du coup vous en aurez pour des heures à entendre en boucle la chanson d'une marque d'appareils photo chantées par des enfants au point de se graver dans votre esprit aussi efficacement que It's a small, small world.
Bon par contre autant être à la page pour ce qui concerne les mangas et les figurines car si vous êtes du genre comme moi à adorer les trucs vintage du genre Lupin the Third et à demander "Je cherche une figurine de Jigen Daisuke ou de Mouri Kogoro" vous allez vous prendre un "houla, trop vieux !" et vous n'aurez plus qu'à vous tourner vers du Naruto ou du Dragon Ball comme tout le monde, cela vous apprendra à jouer les originaux !
Bon j'ai vu Akihabara, c'était trop geek même pour moi, je me casse à Shinjuku !
Réputé comme étant un quartier chaud de Tokyo une fois la nuit tombée, Shinjuku n'est déjà pas super-accueillante dans le principe car pour en profiter vous allez devoir la mériter !
J'en ai parlé un peu plus haut mais la gare comporte 200 sorties donc autant dire que je ne chouinerais plus jamais parce que je ne trouve plus la sortie 6 à Châtelet.
Une fois ce labyrinthe de galeries souterraines franchi je me retrouver dans un quartier qui en soi ne serait pas bien différent de Shibuya si les boutiques n'étaient pas moins upées et si les gens n'avaient pas un style vestimentaire plus modeste voir même un poil douteux.
Je croise le seul japonais de tout le voyage qui porte des lunettes de soleil et marche en roulant des mécaniques... Si c'est pas un yakuza celui-là, je suis certain qu'il doit rêver de l'être ! Je repère également ces fameux cafés où de jolies hôtesses vous démarchent dans la rue pour vous proposer un thé que vous feriez mieux de refuser car en plus d'être cher on vous facturera la compagnie de la demoiselle au bas mot entre un bras et la peau du fiak.
Mais je ne suis pas là pour ça : j'ai repéré qu'au dernier niveau d'un grand magasin se trouve un stand de tir airsoft : Target One !
Pratiquant depuis huit ans cette activité méconnue et injustement raillée par pas mal de médias je pense que l'occasion est toute trouvée pour m'essayer aux répliques Tokyo Marui dont les joueurs français sont si friands.
Mon choix se porte sur un AK-47 dont le gérant m'explique le fonctionnement. J'ai essayé de lui dire que je joue en France depuis des années mais il joue malgré tout correctement son rôle et s'assure que je ne manipule pas la réplique comme un âne.
Mais après un rechargement façon John Wick et une série de tirs qui a calmé les quatre jeunes à côté de moi le gars a compris qu'on n'apprend pas à un vieux singe à faire la grimace.
Bref enfin une activité qui vaut vraiment le déplacement aujourd'hui et qui plus est à pas si cher puisqu'une petite dizaine de chargeurs de 30 billes sont facturés 1500 yen .
Mais avec un regret : avoir tenté trop tard le parcours chronométré au pistolet. Quand je pense qu'il me manquait une bille pour faire tomber le record d'une seconde et inscrire le nom de la Taipans Airsoft Team à Shinjuku, c'est à se donner des claques !
Bref j'ai vu Shinjuku, c'était pas ma came mais les répliques d'airsoft japonaises ont mérité leur réputation, je me casse à l'auberge Toco où Kenta m'a proposé de repasser boire un verre même si je ne suis plus hébergé sur place. Et un saké de plus en moins, un !
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